Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/264

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l’endroit où exista plus tard la porte Latine[1]. Jean paraît avoir souffert pour le nom de Jésus[2]. Nous sommes portés à croire qu’il fut témoin et jusqu’à un certain point victime du sanglant épisode auquel l’Apocalypse doit son origine. L’Apocalypse est pour nous le cri d’horreur d’un témoin, qui a demeuré à Babylone, qui a connu la Bête, qui a vu les corps sanglants de ses frères martyrs, qui lui-même a subi l’étreinte de la mort[3]. Les malheureux condamnés à servir de flambeaux vivants[4] devaient être préalablement plongés dans l’huile ou dans une substance inflammable (non bouillante, il est vrai). Jean fut peut-être voué au même supplice que ses frères et destiné à illuminer le soir de la fête le faubourg de

    aucun lieu ; mais il semble bien rapporter à cet endroit une tradition romaine (cf. Platner et Bunsen, Beschreibung der Stadt Rom, III, lre partie, p. 604-605. On a d’autres exemples de martyrs plongés dans l’huile bouillante. Cf. Eus., H. E., VI, 5.

  1. Faux Prochore, ch. 10 et 11 (trad. lat.). La porte Latine fait partie du rempart d’Aurélien, commencé en 271. Il n’y avait pas dans l’ancien mur de porte de ce nom.
  2. Apoc., i, 9, passage qui a ici force probante, même dans l’hypothèse où l’auteur de l’Apocalypse ne serait pas l’apôtre, mais voudrait se faire passer pour l’apôtre. Polycrate appelle Jean μάρτυς καὶ διδάσκαλος (dans Eus., H. E., III, xxiv, 3 ; V, xxiv, 3) ; il est vrai que cela peut venir de Apoc., i, 9.
  3. Voir en particulier Apoc., i, 9 ; vi, 9 ; xiii, 10 ; xx, 4.
  4. Tacite, Ann., XV, 44.