sente l’Épître de Jacques (v, 1 et suiv.), ne se conçoivent pas après la révolte de l’an 66, qui mit fin au règne des sadducéens.
De ce qu’il y eut des épîtres pseudo-apostoliques, comme les épîtres à Timothée, à Tite, la IIª Petri, l’épître de Barnabé, ouvrages où l’on eut pour règle d’imiter ou de délayer des écrits plus anciens, il suit donc qu’il y eut des écrits vraiment apostoliques, entourés de respect, et dont on désirait augmenter le nombre[1]. De même que chaque poëte arabe de l’époque classique eut sa kasida, expression complète de sa personnalité ; de même chaque apôtre eut son épître, plus ou moins authentique, où l’on crut garder la fine fleur de sa pensée.
Nous avons déjà parlé de l’Épître aux Hébreux[2]. Nous avons prouvé que cet ouvrage n’est pas de saint Paul, comme on l’a cru dans certaines branches de la tradition chrétienne ; nous avons montré que la date de sa composition se laisse fixer avec assez de vraisemblance vers l’an 66. Il nous reste à examiner si l’on peut savoir qui en fut le véritable auteur, d’où elle a été écrite, et qui sont ces « Hébreux » auxquels, selon le titre, elle fut adressée.