Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/274

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L’Église d’Éphèse était mixte ; une partie devait la foi à Paul ; une autre était judéo-chrétienne. Cette dernière fraction dut prendre la prépondérance par l’arrivée de la colonie romaine, surtout si ladite colonie amenait avec elle un compagnon de Jésus, un docteur hiérosolymite, un de ces maîtres illustres devant lesquels Paul lui-même s’inclinait. Jean était, depuis la mort de Pierre et de Jacques, le seul apôtre de premier ordre qui vécût encore ; il était devenu le chef de toutes les Églises judéochrétiennes ; un respect extrême s’attachait à lui ; on se prit à croire (et sans doute l’apôtre lui-même le disait) que Jésus avait eu pour lui une affection particulière. Mille récits se fondaient déjà sur cette

    que M. Waddington a fixé le martyre de Polycarpe au 23 février 155 (Mém. de l’Acad. des inscr., t. XXVI, 1re partie, p. 233 et suiv.) ; Clément d’Alex., Quis dives salvetur, 42 ; Origène, in Matth., t. XVI, 6, et 0pp., II, p. 24 A, édit. Delarue ; Denys d’Alexandrie, dans Eusèbe, H. E., VII, 25 ; Eusèbe, H. E., III, 1, 18, 20, 23, 31, 39 ; V, 24 ; Chron., à l’an 98 ; Épiph., hær. lxxviii, 11 ; Mart. de saint Ignace, 1, 3 ; saint Jérôme, De viris ill., 9 ; Adv. Jovin., I, 26, et sur Gal., vi. L’omission de la mention de ce séjour dans Papias (cf. Eus., H. E., III, 39, rectifiant Chron., à l’an 98, contre Irénée), dans Hégésippe et dans les épîtres attribuées à saint Ignace, est sûrement un fait grave. Les confusions qui paraissent avoir été très-anciennement faites entre l’apôtre Jean et un certain Presbyteros Johannes laissent aussi planer des doutes sur tout ceci. Voir l’appendice, à la fin du volume.