Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/275

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donnée ; Éphèse devenait pour un temps le centre de la chrétienté, Rome et Jérusalem étant, par suite de la violence des temps, des séjours presque interdits au culte nouveau.

La lutte fut bientôt vive entre la communauté judéo-chrétienne, présidée par l’ami intime de Jésus, et les familles de prosélytes créées par Paul. Cette lutte s’étendit à toutes les Églises d’Asie[1]. Ce n’étaient que déclamations acerbes contre ce Balaam, qui avait semé le scandale devant les fils d’Israël, qui leur avait appris qu’on pouvait sans crime communier avec les païens, épouser des païennes. Jean, au contraire, était de plus en plus considéré comme un grand prêtre juif[2]. De même que Jacques, il porta le pétalon, c’est-à-dire la plaque d’or sur le front[3]. Il fut le docteur par excellence ; on s’habitua même, peut-être par suite de l’incident de l’huile bouillante, à lui donner le titre de martyr[4].

  1. V. Saint Paul, p. 367 et suiv.
  2. Ἱερεύς.
  3. Cf. Saint Paul, p. 307. Polycrate, dans Eusèbe, H. E., III, xxxi, 3 ; V, xxiv, 3. Des documents apocryphes attribuent ce même insigne à Marc (Passion de Marc, citée par A. de Valois, dans sa note sur Eusèbe, l. V, ch. xxiv, p. 191). Cf. Suicer, Thes, eccl., au mot πέταλον.
  4. Polycrate, l. c. Μάρτυς καὶ διδάσκαλος. Cf. Matth., xx, 22-23 ; Marc, x, 38-39.