Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/337

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partout aux affaires. Des personnages très-considérables, plusieurs membres des familles sadducéennes ou sacerdotales, les premiers des pharisiens[1], c’est-à-dire la haute bourgeoisie, ayant à sa tête le sage et honnête Siméon ben Gamaliel[2] (le fils du Gamaliel des Actes et l’arrière-petit-fils de Hillel), adhérèrent à la révolution. On agit constitutionnellement ; on reconnut la souveraineté du sanhédrin. La ville et le temple restèrent entre les mains des autorités établies, Hanan (fils du Hanan qui condamna Jésus), le plus ancien des grands prêtres[3], Josué ben Gamala, Siméon ben Gamaliel, Joseph ben Gorion. Joseph ben Gorion et Hanan furent nommés commissaires à Jérusalem. Éléazar, fils de Simon, démagogue sans conviction, dont l’ambition personnelle était rendue dangereuse par les trésors dont il s’était emparé, fut écarté à dessein. On choisit en même temps des commissaires pour les provinces ; tous étaient modérés à l’exception d’un seul, Éléazar, fils d’Ananie, qu’on envoya en Idumée. Josèphe, qui depuis se créa une si brillante renommée comme historien, fut préfet de Galilée. Il y avait dans ces choix beaucoup d’hommes sérieux, qui acceptèrent en grande partie pour essayer

  1. Josèphe, Vita, 5.
  2. Josèphe, Vita, 38.
  3. Jos., B. J., IV, iii, 7.