Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/339

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ce qui fût arrivé en effet, si par diverses causes la politique arsacide n’eût été à ce moment très-affaiblie. Une des plus belles images du livre d’Hénoch est celle où le prophète voit l’épée donnée aux brebis, et les brebis ainsi armées poursuivre à leur tour les bêtes sauvages, et les bêtes s’enfuir[1]. Tel fut bien le sentiment des Juifs. Leur manque d’éducation militaire ne leur permettait pas de comprendre ce qu’avaient de trompeur les succès remportés sur Florus et sur Cestius. Ils frappèrent des monnaies imitées du type des Macchabées, portant l’effigie du temple ou quelque emblème juif, avec des légendes en caractère hébreu archaïque[2]. Datées par les années « de la délivrance » ou « de la liberté de

  1. Ch. xc, 19 (Dillmann) ; lxxxix, 27-28 (anc. div.).
  2. Il est extrêmement difficile de distinguer, dans la numismatique juive, les pièces qui appartiennent à la première révolte de celles qui appartiennent à la seconde, et même de celles qui appartiennent à la révolte des Macchabées. Voir Madden, History of jewish coinage, p. 154 et suiv., qui résument tous les travaux antérieurs. Madden adopte en général les hypothèses de Levy, sujettes elles-mêmes aux plus grands doutes. Il est à craindre que ces doutes ne soient toujours insolubles ; car il se peut que, dans la première révolte, on ait contrefait des monnaies asmonéennes, et que, dans la seconde, on ait contrefait des monnaies de la première. Toute pièce portant l’effigie du temple, ou datée « de la liberté de Jérusalem » ou « de la liberté de Sion », est de la première révolte ou faite à l’imitation d’une pièce de la première révolte ; la seconde révolte, en effet, ne fut jamais maîtresse de