Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/460

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a ici une allusion aux aspects de l’île de Théra[1], que le prophète pouvait presque apercevoir à l’horizon de Patmos, et qui ressemble à un volcan noyé. Une île nouvelle était apparue au milieu de son cratère, en l’an 46 ou 47. Dans les moments d’activité, on voit aux environs de Théra des flammes sur la surface de la mer[2].

Au son de la trompette du troisième ange, une grande étoile tombe du ciel, brûlant comme un falot ; elle atteint le tiers des fleuves et les sources. Son nom est « Absinthe » ; le tiers des eaux se change en absinthe (c’est-à-dire qu’elles deviennent amères et empoisonnées[3]) ; beaucoup d’hommes en meurent[4]. On est porté à supposer ici une allusion à certain bolide, dont la chute fut mise en rapport avec une infection qui put se produire dans quelque réservoir d’eau et en altérer la qualité. Il faut se rappeler que notre

  1. Voir ci-dessus, p. 336 et 377. Comparez Exode, vii, 17 et suiv., et Jérémie, li, 25 ; Hénoch, xvii, 13.
  2. Pline, II, lxxxvii (89) ;  ; IV, xii (23) ; Sénèque, Quæst. nat., II, 26 ; VI, 21 ; Dion Cassius, LX, 29 ; Aurélius Victor, De Cæs., Claude, 14 ; Philostrate, Apoll., IV, xxxiv, 4 ; Orose, VII, 6 ; Cedrenus, I, p. 197, Paris ; Ross, Reisen auf den griech. Inseln, I, 90 et suiv. Comp. Comptes rendus de l’Acad. des sciences, 19 février 1866, p. 392 et suiv.
  3. Cf. Exode, xv, 23 et suiv.
  4. Comp. Isaïe, xiv, 12 ; Daniel, viii, 10 ; Carmina sibyllina, V, 157-158.