Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/461

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prophète voit la nature à travers les récits naïfs des conversations populaires de l’Asie, le pays le plus crédule du monde. Phlégon de Tralles, un demi-siècle plus tard, devait passer sa vie à compiler des inepties de ce genre. Tacite, à chaque page, en est préoccupé.

Au son de la trompette du quatrième ange, le tiers du soleil et le tiers de la lune et le tiers des étoiles sont éteints, si bien que le tiers de la lumière du monde est obscurci[1]. Ceci peut se rapporter soit aux éclipses qui effrayèrent ces années[2], soit à l’orage épouvantable du 10 janvier 69[3].

Ces fléaux ne sont rien encore. Un aigle volant au zénith pousse trois cris de malheur, et annonce aux hommes des calamités inouïes pour les trois coups de trompette qui restent.

À la voix de la cinquième trompette[4], une étoile (c’est-à-dire un ange[5]) tombe du ciel ; on lui donne la clef du puits de l’abîme (de l’enfer)[6].

  1. Exode, vi, 25 ; x, 21-22 ; Joël, iii, 4 ; Amos, viii, 9.
  2. Voir ci-dessus, p. 326.
  3. « Fœdum imbribus diem tonitrua et fulgura et cælestes minæ ultra solitum turbaverant. » Tac., Hist., I, 18 ; Plut., Galba, 23.
  4. Apoc., c. ix.
  5. Hénoch, xviii, 13 ; xxi, 3 ; lxxxvi ; xc, 21 (Dillmann).
  6. Séjour des démons, non des morts : Luc, viii, 31 ; Apoc., xi, 7 ; xvii, 8 ; xx, 1, 3.