Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/469

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seront dans la joie, s’adresseront des félicitations, s’enverront des présents[1] ; car ces deux prophètes leur étaient devenus insupportables par leurs prédications austères et leurs miracles terribles. Mais, au bout de trois jours et demi, voilà que l’esprit de vie rentre dans les deux saints ; ils se retrouvent sur leurs pieds, et une grande terreur saisit tous ceux qui les voient[2]. Bientôt ils montent au ciel sur les nuages, à la vue de leurs ennemis. Un effroyable tremblement de terre a lieu en ce moment ; le dixième de la ville tombe ; sept mille hommes sont tués[3] ; les autres, effrayés, se convertissent.

Nous avons déjà rencontré plusieurs fois cette idée que l’heure solennelle serait précédée de l’apparition de deux témoins, qui le plus souvent sont conçus comme étant Hénoch[4] et Élie[5] en personne. Ces

  1. Néhémie, viii, 10, 12 ; Esther, ix, 19, 22.
  2. Cf. Ézéch., xxxvii, 10 ; II Rois, xiii, 21.
  3. Cela porte le chiffre de la population de Jérusalem à 70,000 âmes, ce qui est assez exact.
  4. Voir Vie de Jésus, 13e édit., p. 207 ; Eccli., xliv, 16 (texte grec) ; Hebr., xi, 5. Cf. Irénée, Adv. hær., IV, xvi, 2 ; V, v, 1 ; Tertullien, De anima, 50 ; Évang. de Nicodème, 25 ; Hippolyte, p. 21-22, 104, 105, édit. Lagarde ; saint Jérôme, Ep. ad Marcellam, Opp., IV, 1re partie, col. 165-166 ; André de Crète et Arétha de Césarée, ad h. l. ; Not. et extr., t. XX, 2e partie, p. 236.
  5. Voir Vie de Jésus, 13e édit., p. 100, 105-106, 206 ; Malachie, iii, 23 ; Eccli., xlviii, 10 ; Matth., xvi, 14 ; xvii, 12 ; Jean, i,