Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/472

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portes du temple céleste ; on aperçoit au fond du temple l’arche de la nouvelle alliance. Cette scène est accompagnée de tremblements, de tonnerres et d’éclairs.

Tout est consommé ; les fidèles ont reçu la grande révélation qui doit les consoler. Le jugement est proche ; il aura lieu dans une demi-année sacrée, équivalant à trois ans et demi. Mais nous avons déjà vu l’auteur, peu soucieux de l’unité de son œuvre, se réserver les moyens de la continuer, quand elle semblait achevée. Le livre, en effet, n’est qu’à moitié de son cours ; une nouvelle série de visions va se dérouler devant nous.

La première est une des plus belles[1]. Au milieu du ciel, apparaît une femme (l’Église d’Israël), vêtue du soleil, ayant la lune sous ses pieds et autour de sa tête une couronne de douze étoiles (les douze tribus d’Israël). Elle crie, comme si elle était dans les douleurs de l’enfantement[2], grosse qu’elle est de l’idéal messianique[3]. Devant elle se dresse un énorme dragon rouge, à sept têtes[4] couronnées, à dix cornes[5],

  1. Apoc., c. xii.
  2. Ὠδίνουσα. Se rappeler les ὠδῖνες du Messie, חבלי המשיח.
  3. Comp. Michée, iv, 10.
  4. Talm. de Bab., Kiddaschin, 29 b. Cf. Daniel, vii, 6.
  5. Daniel, vii, 7 ; Apoc., v, 6.