Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/480

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c’est Néron, récemment renversé, sauvé miraculeusement de la mort[1], et qu’on croyait réfugié chez les Parthes. L’adoration de la Bête, c’est le culte de « Rome et d’Auguste », si répandu dans toute la province d’Asie et qui faisait la base de la religion du pays[2].

Le symbole qui suit est loin d’être aussi transparent pour nous. Une autre bête sort de la terre ; elle a deux cornes semblables à celles d’un agneau, mais elle parle comme le Dragon (Satan). Elle exerce toute la puissance de la première bête en sa présence et sous ses yeux : elle remplit à son égard le rôle de délégué, et elle emploie toute son autorité à faire que les habitants de la terre adorent la première bête, « celle dont la plaie mortelle a été guérie[3] ». Cette seconde bête[4] opère de grands miracles ; elle va jusqu’à faire descendre le feu du ciel sur la terre en présence de nombreux spectateurs ; elle séduit le monde par les prodiges qu’elle exécute au nom et pour le service de la première bête (de cette bête, ajoute l’auteur, qui a reçu un coup d’épée et vit néan-

  1. Voir Sulpice Sévère, Hist., II, 29.
  2. Voir Saint Paul, p. 28-29 ; Waddington, Inscr. de Le Bas, III, no  885.
  3. Il y a ici une sorte de confusion entre la bête aux sept têtes tout entière (l’empire romain) et la tête frappée à mort (Néron).
  4. Cf. Apoc., xix, 20 ; xx, 4.