Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/509

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Une voix sort du trône, chantant le Psaume inaugural du royaume nouveau : « Louez notre Dieu, vous tous qui êtes ses serviteurs et qui le craignez, petits et grands[1]. » Une voix comme celle d’une foule, ou comme celle des grandes eaux, ou comme le bruit d’un fort tonnerre, répond : « Alleluia ! C’est maintenant que règne le Seigneur Dieu tout-puissant. Réjouissons-nous et livrons-nous à l’allégresse, et rendons-lui gloire ; car voici l’heure des noces de l’Agneau[2] : la toilette de la fiancée[3] est prête ; il lui a été donné de revêtir une robe de fin lin d’un éclat doux et pur. » (Le fin lin, ajoute l’auteur, ce sont les actes de vertu des saints.)

Délivrée, en effet, de la présence de la grande prostituée (Rome), la terre est mûre pour l’hymen céleste, pour le règne du Messie. L’ange dit au Voyant : « Écris : Heureux les invités au festin des noces de l’Agneau ! » Alors le ciel s’ouvre, et Christ, appelé ici pour la première fois de son nom mystique, « le Verbe de Dieu[4] », apparaît en vainqueur[5], monté sur un cheval blanc. Il vient fouler

  1. Comp. Ps. cxv, 13 ; cxxxiv, 1.
  2. Comp. Matth., xxii, 2 et suiv. ; xxv, 1 et suiv.
  3. L’Église.
  4. Ὁ λόγος τοῦ θεοῦ traduction du chaldéen מימוריא די ײ.
  5. Toutes ces images sont empruntées à Is., lxiii, 1-3 ; Ps. ii, 9 ; cf. Apoc., i, 16 ; vi, 2 ; xiv, 19.