Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/77

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dames romaines furent amenées au christianisme[1] ; les bonnes familles, en effet, conservaient encore pour les femmes une solide tradition de modestie et d’honnêteté. La secte nouvelle eut des adeptes jusque dans la maison de Néron[2], peut-être parmi les juifs, qui étaient nombreux[3] dans les rangs inférieurs du service, parmi ces esclaves et ces affranchis, constitués en collèges, dont la condition confinait à ce qu’il

  1. Cette idée sert de base aux Actes de Pierre, tels qu’ils sont rapportés par le Pseudo-Lin.
  2. Phil., iv, 22 (cf. Philosophumena, IX, 12 ; Gruter, 642, 8 ; Cardinali, Dipl., p. 221, no 410). Ce que disent saint Jean Chrysostome (Opp., I, p. 48 ; II, p. 168 ; IX, p. 349 ; XI, p. 673, 722, édit. Montfaucon), saint Astère (édit. Combefis, p. 168), Théophylacte (in II Tim., iv, 16), Glycas (Ann., p. 236, édit. de Paris) des rapports de Paul avec une des maîtresses et avec un domestique favori de Néron provient d’anciens actes de Pierre et Paul. Comp. les Passions apocryphes de Pierre et de Paul attribuées à saint Lin, dans Bibl. patrum maxima, t. II, 1re part., p. 67 et suiv. ; les actes de saint Tropez, dans Acta SS. Maii, IV, 1re part., p. 6 (où l’expression d’Adon, magnus in officio Cæsaris Neronis, est notable ; cf. Gruter, 599, 6 ; Rhein. Museum, nouv. série, t. VI, p. 16) ; Acta Petri et Pauli, publiés par Tischendorf (Acta apost. apocr.), § 31, 80, 84 (ms. de Paris). C’est sans motif qu’on a identifié cette courtisane légendaire avec Acté. Cependant l’inscription, Orelli, 735, n’est pas une objection. Cette inscription n’est pas l’épitaphe d’Acté, ainsi qu’on l’a cru. Greppo, Trois mémoires (Paris, 1840), 1er mém. et additions.
  3. Voir ci-après, p. 157 et suiv. Rappelons la juive Acmé, servante de Livie ; le samaritain Thallus, affranchi de Tibère (Jos., Ant., XVII, v, 7 ; XVIII, vi, 4 ; B. J., I, xxxiii, 6 ; xxxiii, 7.)