Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/78

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y avait de plus infime et de plus élevé, de plus brillant et de plus misérable[1]. Quelques vagues indices feraient croire que Paul eut des relations avec des membres ou des affranchis de la famille Annæa[2]. Une

  1. Tac., Hist., II, 92.
  2. On a découvert il y a quelques années à Ostie l’inscription suivante, laquelle paraît du IIIe siècle :
    D M

    M·ANNEO·

    PAVLO·PETRO·

    M·ANNEVS·PAVLVS·

    FILIO·CARISSIMO·


    (De Rossi, Bull., 1867, p. 6 et suiv. ; cf. Denys d’Alex., dans Eusèbe, Hist. eccl., VII, xxv, 14 ; dès le IIIe siècle, il y a de nombreux Pierre : Pierre de Lampsaque, Pierre d’Alexandrie, Pierre qu’on associe à Marcellin ; les Paul sont plus nombreux encore : Paul de Samosate, etc.) À partir du IVe siècle, l’opinion de rapports entre Sénèque et saint Paul est reçue, et amène la fabrication d’une correspondance apocryphe (saint Jérôme, De viris ill., 12 ; Augustin, Epist., cliii, ad Macedon., 14 ; cf. Pseudo-Lin, p. 70-71). Cette opinion venait de ressemblances qu’on avait cru remarquer entre les doctrines du philosophe et celles de l’apôtre (Tertullien, De anima, 20), ressemblances qui ne supposent nullement un emprunt. Paul eut des rapports avec Gallion, frère de Sénèque, et des relations officielles (non peut-être personnelles) avec Burrhus, ami de Sénèque ; mais le peu de souci que ces gens d’esprit avaient des superstitions populaires (Act., xviii, 12 et suiv.) ne nous laisse pas le droit de supposer a priori que la curiosité de Sénèque ait été le moins du monde éveillée sur Paul. L’opinion d’après laquelle Sénèque aurait dû, comme consul du second semestre de l’an 57 (de Rossi, Bull., 1866, p. 60, 62), juger de l’appel de saint Paul repose sur une chronologie insoutenable de la vie de l’apôtre. Dans son livre perdu Contre les