Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/80

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Claudia et ce Linus que la tradition ecclésiastique présentera plus tard comme le successeur de Pierre dans l’épiscopat de Rome[1]. Les éléments nous manquent également pour apprécier le nombre des fidèles, même d’une manière approximative[2].

Tout semblait aller au mieux ; mais l’école acharnée qui avait pris pour tâche de combattre jusqu’au bout du monde l’apostolat de Paul ne s’était pas endormie. Nous avons vu les émissaires de ces ardents conservateurs le suivre en quelque sorte à la piste, et l’apôtre des gentils laisser derrière lui dans les mers où il passe un long sillage de haine. Paul, présenté sous les traits d’un homme funeste, qui enseigne à manger des viandes sacrifiées aux idoles et à forniquer avec des païennes, est

  1. II Tim., iv, 21. Ce passage a servi plus tard de base aux légendes relatives au sénateur Pudens et à sa famille. Sur le nom de Linus, voir Le Bas, Inscr., III, no 1081. Ces noms grecs à Rome indiquent, en général, des esclaves ou des affranchis. Cf. Suétone, Claude, 25 ; Galba, 14 ; Tacite, Hist., I, 13. Le cognomen gentilitium des affranchis pouvait seul être latin. Pour Claudia, comp. Claudia Aster (ci-après, p. 158-159), Κλαυδία πιστή (inscr. à Rome, Orelli, I, p. 367). Notez aussi, parmi les affranchis d’Acté, Claudia (Orelli, no 735 ; Fabretti, Inscr., p. 124-126). Sur Rom., xvi, voir Saint Paul, p. lxv et suiv.
  2. Pour le chiffre de la population juive de Rome, voir ci-dessus, p. 7, note 2. La population chrétienne n’était sans doute qu’une faible fraction de la population juive.