Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/87

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au milieu d’un monde obscur[1]. Il les prémunit contre l’exemple des chrétiens moins parfaits[2], c’est-à-dire de ceux qui ne sont pas dégagés de tout préjugé juif[3]. Les apôtres de la circoncision sont traités avec la plus grande dureté[4] :

Gare aux chiens, aux mauvais ouvriers, à tous ces mutilés ! C’est nous qui sommes les vrais circoncis, nous qui adorons selon l’esprit de Dieu, qui mettons notre gloire et notre confiance en Christ Jésus, non en la chair. Si je voulais me relever par ces distinctions charnelles, je le pourrais à meilleur droit que personne ; moi, circoncis le huitième jour, de la pure race d’Israël, de la tribu de Benjamin, Hébreu fils d’Hébreux, ancien pharisien, ancien persécuteur, ancien observateur zélé des justices légales. Eh bien, tous ces avantages, je les tiens au point de vue du Christ pour des infériorités, pour des ordures, depuis que j’ai appris ce qu’a de transcendant la connaissance du Christ Jésus. Pour gagner Christ, j’ai perdu tout le reste ; j’ai échangé ma propre justice, venant de l’observation de la Loi, contre la vraie justice selon Dieu, qui vient de la foi en Christ, afin de participer à sa résurrection et de ressusciter, moi aussi, d’entre les morts, comme j’ai participé à ses souffrances, et comme j’ai pris sur moi l’image de sa mort. Je suis loin d’avoir atteint ce but ; mais je le

  1. Phil., i, 29-30 ; ii, 12-18.
  2. Ibid., iv, 18-19.
  3. Ibid., iii, 15-17.
  4. Ibid., iii, 2 et suiv.