Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 5 Evangiles, Levy, 1877.djvu/133

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s’épurait. On éliminait les paroles qui choquaient trop vivement les opinions du moment, ou que l’on trouvait dangereuses. Mais le fond restait ferme. Il avait réellement une base solide. La tradition évangélique, c’est la tradition de l’Église de Jérusalem transportée en Pérée. L’Évangile naît au milieu des parents de Jésus, et, jusqu’à un certain point, est l’œuvre de ses disciples immédiats.

C’est ce qui donne le droit de croire que l’image de Jésus telle qu’elle résulte des Évangiles est ressemblante à l’original dans ses traits essentiels. Ces récits sont à la fois histoire et figure. De ce que la fable s’y mêle, conclure que rien n’y est véritable, c’est errer par trop de crainte de l’erreur. Si nous ne connaissions François d’Assise que par le livre des Conformités, nous devrions dire que c’est là une biographie comme celle du Bouddha ou de Jésus, une biographie écrite a priori, pour montrer la réalisation d’un type préconçu. Pourtant François d’Assise a certainement existé. Ali, chez les schiites, est devenu un personnage totalement mythologique. Ses fils Hassan et Hossein se sont substitués au rôle fabuleux de Tammuz. Cependant Ali, Hassan, Hossein sont des personnages réels. Le mythe se greffe fréquemment sur une biographie historique. L’idéal est quelquefois le vrai. Athènes offre l’absolu du beau