Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 5 Evangiles, Levy, 1877.djvu/229

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ne s’étaient pas converties ; les savants et les sages de la nation se sont moqués de lui ; s’il a chassé des démons, c’est par Béelzeboub ; il promettait des signes au ciel qu’il n’a point donnés. — On avait réponse à tout cela[1]. On flattait les instincts démocratiques de la foule. Ce n’est pas la nation qui a repoussé Jésus, disaient les chrétiens ; ce sont les classes supérieures, toujours égoïstes, qui n’ont pas voulu de lui. Les simples gens auraient été pour lui ; alors les chefs ont usé de ruse pour le prendre ; car ils craignaient le peuple[2]. « C’est la faute du gouvernement », voilà une explication qui en tout temps est facilement acceptée.

La naissance de Jésus et sa résurrection étaient la cause d’objections sans fin de la part des âmes basses et des cœurs mal préparés. La résurrection, nul ne l’avait vue ; les juifs soutenaient que les amis de Jésus avaient emporté le cadavre en Galilée. On répondit à cela par la fable des gardiens, auxquels les juifs auraient donné de l’argent pour dire que les disciples avaient enlevé le corps[3]. — Quant à la naissance, deux courants d’opinion contradictoires

  1. Matth., xi, 7-30 ; xii, 25-37, 39-45.
  2. Matth., ix, 34 ; xii, 14-15 ; xiv, 35-xv, 1 ; xv, 30-xvi, 1 ; xix, 2-3 ; xxi, 14-15 ; xxvi, 1 ; xxvii, 20.
  3. Matth., xxvii, 62-66 ; xxviii, 11-15.