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qu’eurent les Syriens des épîtres en question, on arriva à ce résultat, que non-seulement les Syriens n’avaient pas possédé un Ignace plus authentique que celui des Grecs, mais que même la collection qu’ils avaient connue était la collection de treize lettres, d’où l’abréviateur découvert par Cureton avait tiré ses extraits. Petermann contribua beaucoup à ce résultat en discutant la traduction arménienne des épîtres en question. Cette traduction a été faite sur le syriaque. Or elle contient les treize lettres avec leurs parties les plus faibles. On est aujourd’hui à peu près d’accord pour ne demander au syriaque, en ce qui concerne les écrits attribués à l’évêque d’Antioche, que des variantes de détail.

On voit, d’après ce qui vient d’être dit, que trois opinions divisent les critiques sur la collection de sept lettres, la seule qui mérite d’être discutée. Pour les uns, tout y est apocryphe. Pour d’autres, tout ou à peu près tout y est authentique[1]. Quelques-uns cherchent à distinguer des parties authentiques et des parties apocryphes. La seconde opinion nous paraît insoutenable. Sans affirmer que tout est apocryphe dans la correspondance de l’évêque d’An-

  1. M. Zahn a sans succès relevé cette opinion. Ignatius von Antiochien, Gotha, 1873.