Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 5 Evangiles, Levy, 1877.djvu/283

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raient la capitation comme les circoncis[1]. « La vie juive », et non la circoncision, fut ainsi taxée, et les chrétiens se virent assujettis à l’impôt. Les plaintes que soulevèrent ces abus émurent même les hommes d’État les moins sympathiques aux juifs et aux chrétiens ; les libéraux furent choqués de ces visites corporelles, de ces distinctions faites par l’État sur le sens de certaines dénominations religieuses, et mirent la suppression de cet abus à leur programme pour l’avenir[2].

Les vexations introduites par Domitien contribuèrent beaucoup à enlever au christianisme le caractère indécis qu’il avait encore. À côté de l’orthodoxie sévère des docteurs de Jérusalem, puis de Iabné, il y avait eu jusque-là, dans le judaïsme, des écoles analogues au christianisme sans être identiques avec lui. Apollos, au sein de l’Église, fut un exemple de ces juifs chercheurs qui essayaient beaucoup de sectes sans se tenir résolument à aucune. Josèphe, quand il écrivait pour les Romains, réduisait son judaïsme à une sorte de déisme, avouant que la circoncision et

    les erreurs de Levy, Epigr. Beiträge, p. 312-313, et d’Apianus, p. 358 ; cf. Corp., V, 240, 123, 88, 102, 161), ou simplement metuentes (cf. Juv., xiv, 96, 101). Les mots intra Urbem qu’on lisait autrefois dans le passage de Suétone doivent être biffés.

  1. Suétone, Dom., 12.
  2. V. ci-après, p. 346.