Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 5 Evangiles, Levy, 1877.djvu/286

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colonie juive, que ces hauts personnages couvraient de leur crédit auprès des Flavius. Quant à Josèphe, au milieu de cette lutte ardente, il redoublait d’activité. Il avait cette facilité superficielle qui fait que le Juif, transporté dans une civilisation qui lui est étrangère, se met avec une merveilleuse prestesse au courant des idées au milieu desquelles il se trouve jeté, et voit par quel côté il peut les exploiter. Domitien le protégeait, mais fut probablement indifférent à ses écrits. L’impératrice Domitia le comblait de faveurs[1]. Il était, en outre, le client d’un certain Épaphrodite, personnage considérable[2], supposé identique à l’Épaphrodite de Néron, que Domitien avait pris à son service[3]. Cet Épaphrodite, esprit curieux, libéral et qui encourageait les études historiques, s’intéressait au judaïsme. Ne sachant pas

    peu après la prise de Jérusalem reposent sur des malentendus. Les monnaies s’y opposent absolument.

  1. Jos., Vita, 76.
  2. Jos., Ant., I, proœm., 2 ; Contre Apion, II, 41 ; Vita, 76.
  3. Le nom d’Épaphrodite était très-commun. Si l’Épaphrodite de Josèphe avait rempli une fonction importante (a libellis, Suét., Dom., 14) auprès de Domitien, Josèphe le dirait. Il dit seulement que son Épaphrodite a été mêlé à de grandes affaires, et a traversé des fortunes diverses, dans lesquelles il a montré beaucoup de force et de vertu. Il serait surprenant, d’un autre côté, qu’un tel personnage ne nous fût pas connu d’ailleurs. L’Épaphrodite, maître d’Épictète, n’a rien à faire ici.