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CHAPITRE XIII.


L’ÉVANGILE DE LUC.


Comme nous avons déjà eu maintes fois l’occasion de le remarquer, les écrits évangéliques, à l’époque où nous sommes arrivés, étaient nombreux[1]. La plupart de ces écrits ne portaient pas des noms d’apôtres ; c’étaient des essais de seconde main, fondés sur une tradition orale, qu’ils n’avaient pas la prétention d’épuiser[2]. Seul l’Évangile de Matthieu se présentait comme ayant le privilège d’une origine apostolique ; mais cet Évangile n’était pas fort répandu ; écrit pour les juifs de Syrie, il n’avait pas encore, ce semble, pénétré à Rome. C’est dans ces conditions qu’un des membres les plus marquants de l’Église de Rome, entreprit, lui aussi[3], de faire

  1. Πολλοί. Luc, i, 1.
  2. Luc, i, 1-2. Ἐπεχείρησαν, etc.
  3. Ἔδοξε κἀμοί… Luc, i, 3.