Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 5 Evangiles, Levy, 1877.djvu/303

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tion suivie, cher Théophile, pour que tu reconnaisses la solidité des enseignements que t’ont donnés ceux qui t’ont catéchisé.


Il ne suit pas rigoureusement de cette préface que Luc ait eu sous les yeux, en travaillant, ces écrits « nombreux » dont il nous atteste l’existence ; mais la lecture du livre ne laisse aucun doute à cet égard. Les coïncidences verbales du texte de Luc avec celui de Marc et, par suite, avec Matthieu sont très-fréquentes. Nul doute que Luc n’ait eu sous les yeux un texte de Marc qui différait très-peu du nôtre. On peut dire qu’il se l’est assimilé tout entier, excepté la partie Marc vi, 45-viii, 26, et le récit de la Passion, pour lequel il a préféré une ancienne tradition. Dans le reste, la coïncidence est littérale, et, quand il y a variante, on voit facilement le motif qui a déterminé Luc à corriger, en vue de son public, l’original qu’il avait entre les mains. Dans les passages parallèles des trois textes, les détails que Matthieu ajoute à Marc, Luc ne les a pas[1] ; ce que Luc semble

  1. Comp. Matth., xii, 1-8 ; Marc, ii, 23-28 ; Luc, vi, 1-5 ; — Matth., xviii, 1-14 ; Marc, ix, 38-50 ; Luc, ix, 46-50 ; — Matth., xix, 16-30 ; Marc, x, 17-31 ; Luc, xviii, 18-30 ; — Matth., xxiii entier ; Marc, xii, 38-40 ; Luc, xx, 45-47. — Remarquez encore Matth., xii, 33 et suiv. ; xiii, 12 ; xvi, 17 et suiv., 27 ; xxi, 28 et suiv.