Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 5 Evangiles, Levy, 1877.djvu/360

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familles juives qui habitaient la capitale du monde depuis une ou plusieurs générations[1]. Ses connaissances en cosmographie[2] et en histoire profane[3] supposent une éducation soignée. On admit qu’il avait été en relation avec les apôtres, surtout avec Pierre[4], sans avoir peut-être à cet égard de preuve bien décisive. Ce qui est hors de doute, c’est le haut rang qu’il eut dans la hiérarchie toute spirituelle de l’Église de son temps et le crédit sans égal dont il jouit. Son approbation faisait loi[5]. Tous les partis se l’attribuèrent et voulurent se couvrir de son autorité. Un voile épais nous dérobe ses opinions particulières ; son épître est un beau morceau neutre, dont les disciples de Pierre et ceux de Paul durent se contenter également. Il est probable qu’il fut un des agents les plus énergiques de la grande œuvre qui était en train de s’accomplir, je veux dire de

  1. Ch. 40, 41, l’auteur de l’épître parle du temple comme existant, parce qu’il ne le connaissait que par les livres.
  2. Voir surtout ch. 20 et en particulier le passage sur « les mondes situés derrière l’Océan ». Notez la comparaison du phénix, ch. 25.
  3. Ch. 55.
  4. Irénée, l. c. Irénée a besoin, pour sa thèse sur la tradition apostolique, que ces relations aient eu lieu. Tertullien, Præscr., 32 ; Origène, De princ., II, 6 ; Rufin, De adult. libr. Orig., p. 50 (Delarue, t. IV, append.).
  5. Pseudo-Hermas, vis. ii, 4.