Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 5 Evangiles, Levy, 1877.djvu/374

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lement doué pour expliquer les secrets de la gnose, il a la sagesse qu’il faut pour discerner les discours, il est pur en ses actions ; qu’il s’humilie d’autant plus qu’il paraît plus grand, qu’il cherche l’utilité commune de tous avant la sienne propre.


Ce que les auteurs des troubles auraient de mieux à faire, c’est de s’expatrier.


Est-il parmi vous quelqu’un de généreux, de tendre, de charitable, qu’il dise : « Si je suis cause de la sédition, de la querelle, des schismes, je me retire, je m’en vais où vous voudrez, je fais ce qu’ordonne la majorité. Je ne demande qu’une seule chose, c’est que le troupeau du Christ soit en paix avec les anciens qui ont été établis. » Celui qui en usera ainsi s’acquerra une grande gloire dans le Seigneur et sera reçu partout où il voudra se rendre avec empressement. « La terre, avec tout ce qu’elle contient, est au Seigneur[1]. » Voilà ce qu’ont fait, ce que feront encore ceux qui pratiquent la politique de Dieu, qui n’amène jamais le repentir[2].


Des rois, des chefs païens sont allés au-devant de la mort en temps de peste pour sauver leurs concitoyens ; d’autres se sont exilés pour mettre fin à une guerre civile. « Nous savons que plusieurs parmi nous se sont livrés aux chaînes pour en délivrer

  1. Ps. xxiii, 1.
  2. Ch. 54.