Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 5 Evangiles, Levy, 1877.djvu/378

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nation des uns aux autres est une loi de Dieu.

L’histoire de la hiérarchie ecclésiastique est l’histoire d’une triple abdication, la communauté des fidèles remettant d’abord tous ses pouvoirs entre les mains des anciens ou presbyteri, le corps presbytéral arrivant à se résumer en un seul personnage qui est l’episcopos ; puis les episcopi de l’Église latine arrivant à s’annuler devant un d’entre eux qui est le pape. Ce dernier progrès, si on peut l’appeler ainsi, ne s’est accompli que de nos jours. La création de l’épiscopat est l’œuvre du iie siècle. L’absorption de l’Église par les presbyteri est un fait accompli avant la fin du premier. Dans l’épître de Clément Romain, ce n’est pas encore l’épiscopat, c’est le presbytérat qui est en cause[1]. On n’y trouve pas trace d’un presbyteros supérieur aux autres et devant détrôner les autres. Mais l’auteur proclame hautement que le presbytérat, le clergé, est antérieur au peuple. Les apôtres, en établissant des Églises, ont choisi, par l’inspiration de l’Esprit, « les évêques et les diacres des futurs croyants ». Les pouvoirs émanant des apôtres ont été transmis par une succession

  1. Ch. 39. Les mots πρεσϐύτεροι, ἐπίσκοποι (ch. 42, 44), sont synonymes dans notre épître, comme dans Phil., i, 1 ; Act., xx, 17 et suiv., 28. Les mots ἡγούμενοι, προηγούμενοι ont le même sens. Cf. Hebr., xiii, 7, 17, 24. Voir saint Paul, p. 238-239.