Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 5 Evangiles, Levy, 1877.djvu/411

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tous à leur perte, et le plus grand nombre d’entre eux est destiné à périr[1]

Ne t’inquiète pas du grand nombre de ceux qui doivent périr ; car, ayant eux aussi reçu la liberté, ils ont dédaigné le Très-Haut, rejeté sa loi sainte, foulé aux pieds ses justes, dit dans leur cœur : « Il n’y a point de Dieu. » Aussi, pendant que vous jouirez des récompenses promises, ils auront en partage la soif et les tourments qui leur ont été préparés[2]. Ce n’est pas que Dieu ait voulu la perte de l’homme ; mais ce sont les hommes formés de ses mains qui ont souillé le nom de celui qui les a faits et qui ont été ingrats envers celui qui leur a donné la vie[3]

Je me suis réservé un grain de la grappe, une plante de toute une forêt. Périsse donc la multitude qui est née en vain[4], pourvu que me soit gardé mon grain de raisin, ma plante que j’ai élevée avec tant de soin[5] !…


Une vision spéciale[6] est destinée, comme dans presque toutes les apocalypses, à donner d’une façon énigmatique la philosophie de l’histoire contemporaine, et, comme d’ordinaire aussi, on en peut conclure la date du livre avec précision. Un aigle immense (l’aigle est le symbole de l’empire romain dans Da-

  1. Ch. x, 9-10.
  2. Comp. Matth., xxv, 34, 41, et IV Esdr., ix, 8.
  3. Ch. viii, 55-61.
  4. « Multitudo quæ sine causa nata est. »
  5. Ch. ix, 21-22.
  6. Ch. xi et xii. Voir l’édition et les explications de M. Volkmar.