Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 5 Evangiles, Levy, 1877.djvu/413

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(les Flavius) représentent ce nouvel empire ressuscité. Ces trois têtes agissent toujours ensemble, innovent beaucoup, dépassent en tyrannie les Jules, mettent le comble aux impiétés de l’empire de l’aigle (par la destruction de Jérusalem), et en marquent la fin[1]. La tête du milieu (Vespasien) est la plus grande ; toutes les trois dévorent les ailerons (Galba, Othon, Vitellius) qui aspiraient à régner. La tête du milieu meurt ; les deux autres (Titus et Domitien) règnent ; mais la tête de droite dévore celle de gauche (allusion évidente à l’opinion populaire sur le fratricide de Domitien)[2] ; la tête de droite, après avoir tué l’autre, est tuée à son tour ; seule la grande tête meurt dans son lit, mais non sans de cruels tourments (allusion aux fables rabbiniques sur les maladies par lesquelles Vespasien aurait expié son crime envers la nation juive[3]).

Alors vient le tour de la dernière paire d’ailerons, c’est-à-dire de Nerva, usurpateur qui succède à la tête de droite (Domitien), et est avec les Flavius dans la même relation que Galba, Othon, Vitellius furent avec les Jules. Ce dernier règne est court et plein de trouble[4] ;

  1. Ch. xii, 23-25.
  2. Ch. xi, 35 ; xii, 27-28. Voir ci-dessus, p. 153, 154.
  3. Ch. xii, 26. Voir ci-dessus, p. 144, 145.
  4. Ch. xii, 1-2, 29-30. Cf. xi, 24.