Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 5 Evangiles, Levy, 1877.djvu/497

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une foule de sectes, se rattachant plus ou moins à Simon de Gitton[1]. Cléobius, Ménandre, les gorothéens, les sébuéens, sont déjà des gnostiques ; le mysticisme cabbalistique coule chez eux à pleins bords. L’absence de toute autorité permettait encore les plus graves confusions. Les sectes samaritaines, qui pullulaient à côté de l’Église, entraient parfois jusque dans son enceinte, ou cherchaient à s’y introduire de force. On peut rapporter à ce temps le livre de la Grande Exposition attribué à Simon de Gitton[2]. Ménandre de Capharétée avait succédé à toutes les ambitions de Simon. Il s’imaginait, comme son maître, posséder la vertu suprême, cachée au reste des hommes. Entre Dieu et la création, il plaçait un monde d’anges innombrables, sur lesquels la magie a tout pouvoir. Cette magie, il prétendait en connaître les derniers secrets. Il paraît qu’il baptisait en son propre nom. Ce bap-

  1. Les Apôtres, p. 273 et suiv. ; Hégésippe, dans Eus., IV, xxii, 5 ; Théodoret, l. c. ; Récognitions, II ; Constit. apost., VI, 8 ; Épiph., hær. x-xiii, xxii, li, 6, et Resp. ad Acac. et Paul, sub fin. Cf. Livre de Josué, édit. Juynboll, p. 110 et suiv. ; Chronique d’Aboulfath, édit. Vilmar, texte arabe, p. 82-83, 151-164, prol., p. lix-lx, lxxi-lxxiii, lxxx-lxxxiv ; Schahristani, texte arabe, Cureton, p. 170, trad. Haarbrücker, I, p. 258 (en tenant compte de Vilmar, p. lxxii, note, et de la correction d’Ewald, Gesch. des V. I., VII, p. 124, note) ; Chwolsohn, Die Ssabier, I, p. 96-99.
  2. Les Apôtres, p. 267 et suiv.