Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 5 Evangiles, Levy, 1877.djvu/511

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blent en avoir remplacé d’antérieurs. De ce nombre fut peut-être l’Apocalypse ou Pénitence d’Adam, livre singulier sur les liturgies célestes de chaque heure du jour et de la nuit et sur les actes sacramentels qui s’y rattachent[1].

Le mendaïsme n’a-t-il qu’une seule source, l’esséisme et le baptisme juif ? Non, certes ; à beaucoup d’égards, on peut y voir une branche de la religion babylonienne, qui aurait contracté un mariage intime avec une secte judéo-chrétienne, déjà empreinte elle-même des idées de Babylone. Le syncrétisme effréné qui a toujours été la loi des sectes orientales rend impossible l’exacte analyse de pareilles monstruosités. Les rapports ultérieurs des sabiens avec le manichéisme[2] restent fort obscurs. Tout ce qu’on peut dire, c’est que l’elkasaïsme dure encore de nos jours et représente seul, dans les marais de Bassora, les sectes judéo-chrétiennes qui fleurirent autrefois au delà du Jourdain.

La famille de Jésus, qui existait encore en Syrie, fut sans doute opposée à ces malsaines chimères. Vers

    met, lxii (liste des Sassanides et invasion musulmane), les clausules et notes finales. Cf. 2e part., ch. i.

  1. Journal asiat., nov.-déc, 1853, p. 427 et suiv. Comp. le manuscrit sabien no 15 de la Bibl. nat.
  2. Fluegel, Mani, p. 83 et suiv., 132 et suiv., 305.