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le temps où nous sommes, les derniers neveux du grand fondateur galiléen s’éteignent, entourés du plus profond respect par les communautés transjordaniques, mais presque oubliés des autres Églises. Depuis leur comparution devant Domitien, les fils de Jude, revenus en Batanée, étaient tenus pour des martyrs. On les mit à la tête des Églises, et ils jouirent d’une autorité prépondérante jusqu’à leur mort sous Trajan[1]. Les fils de Clopas, pendant ce temps, semblent avoir continué de porter le titre de présidents de l’Église de Jérusalem. À Siméon, fils de Clopas, avait succédé son neveu Juda, fils de Jacques[2], auquel paraît avoir succédé un autre Siméon, arrière-petit-fils de Clopas[3].

  1. Hégésippe, dans Eus., H. E., III, xx, 8 ; xxxii, 6.
  2. Constit. apost., VII, 46 ; note de Cotelier sur ce passage. Voir l’appendice, à la fin de ce volume, p. 545-347.
  3. Le Syncelle (Paris, p. 345, 347 ; comp. Eusèbe, Chron., d’après Scaliger, 2e édit., p. 80) et saint Épiphane (hær. lxvi, 20), d’accord avec les Constitutions apostoliques, donnent un Juda pour successeur à Siméon. Ailleurs (Eus., Chron., l. II, ad ann. Traj. 10 et 12 ; Hist. eccl., III, 35 ; cf. Nicéph., Chronogr., p. 409, Paris), ce successeur est appelé Justus. Les critiques sont d’accord sur ce point qu’un Siméon, fils de Clopas, mourut martyr vers la fin du règne de Trajan. Mais Siméon, cousin germain de Jésus, a de la sorte une vie et un épiscopat beaucoup trop longs. On concilie tout en supposant trois fils de Clopas, évêques de Jérusalem, après Jacques : 1o Siméon, fils de Clopas et cousin germain de Jésus ; 2o Juda, fils de Jacques, petit-fils de