Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 5 Evangiles, Levy, 1877.djvu/530

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consuls qui persécutent[1]. Tout dépendait du bon ou du mauvais vouloir des gouverneurs[2] ; or le bon vouloir était rare. Le temps était passé où l’aristocratie romaine accueillait ces nouveautés exotiques avec une sorte de curiosité bienveillante. Elle n’a plus maintenant qu’un dédain froid pour des folies qu’on renonce, par esprit de modération et par pitié pour l’espèce humaine, à supprimer tout à fait. Le peuple, d’un autre côté, se montrait assez fanatique. Celui qui ne sacrifiait jamais ou qui, en passant devant un édifice sacré, n’envoyait pas un baiser d’adoration, courait risque de la vie[3].

  1. Tel fut cet Arrius Antoninus qui versa en Asie tant de sang chrétien (Tertullien, Ad Scap., c. 5). Il s’agit là non d’Arrius Antoninus, aïeul maternel d’Antonin le Pieux, mais d’un personnage du même nom, du temps de Commode. Tillemont, Mém., II, p. 572-573 ; Waddington, Fastes des prov. asiat., p. 154-155, 239-241 ; Mommsen, index de Pline le Jeune, édit. Keil, p. 402.
  2. Tertullien, Ad Scap., 4.
  3. Lucien, Demonax, 11 ; Apulée, De magia, 56. V. ci-dessus, p. 293.