Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 5 Evangiles, Levy, 1877.djvu/572

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fanatisme l’emporte bientôt aux plus terribles pensées. Il voit s’élever de la mer une nuée composée alternativement de zones d’eau noire et d’eau claire. Ce sont les alternatives de fidélité et d’infidélité d’Israël. L’ange Ramiel[1], qui lui explique ces mystères, a des jugements du plus sombre rigorisme. Les belles époques sont celles où l’on a massacré les nations qui péchaient, où l’on brûlait et lapidait les hétérodoxes, où l’on déterrait les os des impies pour les brûler, où toute faute contre la pureté légale était punie de mort. Le bon roi, « pour lequel la gloire céleste a été créée », est celui qui ne souffre pas un incirconcis sur la terre[2].

Après le spectacle des douze zones, a lieu un déluge d’eau noire, mêlé de puanteur et de feu. C’est l’époque de transition entre le règne d’Israël et l’avénement du Messie, temps d’abomination, de guerres, de fléaux, de tremblements de terre. La terre semble vouloir dévorer ses habitants. Un éclair (le Messie) balaye tout, purifie tout, guérit tout. Les misérables survivants des fléaux seront remis aux mains du

    au contraire, pour des idées analogues à celles de l’Épître aux Romains : §§ 17, 23, 48.

  1. Identique au Jérémiel d’Esdras, identifié aussi avec l’Exterminateur de Sennachérib (§§ 55, 63).
  2. §§ 61 et 66.