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chair[1]. Quelques raisons portent même à supposer que ce Jude fut chef de l’Église de Jérusalem, à son tour[2]. Voilà donc un second personnage qui rentre bien dans la série des quatre noms donnés par les Évangiles synoptiques comme ceux des frères de Jésus.

Simon et José ne sont pas connus d’ailleurs comme frères du Seigneur. Mais il n’y aurait rien de singulier à ce que deux membres de la famille fussent restés obscurs. Ce qu’il y a de beaucoup plus surprenant, c’est qu’en réunissant d’autres renseignements, fournis par les Évangiles, par Hégésippe, par les plus vieilles traditions de l’Église de Jérusalem, on forme une famille de cousins-germains de Jésus, portant presque les noms mêmes qui sont donnés par Matthieu (xiii, 55) et par Marc (vi, 3) comme ceux des frères de Jésus.

Entre les femmes, en effet, que les synoptiques placent au pied de la croix de Jésus et qui affirmèrent la résurrection, se trouve une « Marie, mère de Jacques le mineur (ὁ μικρός et de José » (Matth., xxvii, 56 ; Marc, xv, 40, 47 ; xvi, 1 ; Luc, xxiv, 10). Cette Marie est certainement la même que celle que le quatrième Évangile (xix, 25) place aussi au pied de la croix, qu’il appelle Μαρία ἡ τοῦ Κλωπᾶ (ce qui signifie sans doute « Marie, femme de Clopas[3] » ), et dont il fait une sœur de la mère de Jésus. La difficulté qui se trouve à ce que les deux sœurs se soient appelées du même nom n’arrête guère le quatrième évangéliste, qui ne donne pas une seule fois à la mère de Jésus le

  1. Dans Eus., H.E., III, 19, 20, 32. Cf. ibid. c. 11.
  2. Voir ci-dessus, p. 54-55.
  3. Comp. τῆς τοῦ Οὐρίου. Matth., i, 6.