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fort analogue à ce que sont de nos jours les patriarcats chrétiens de l’empire ottoman. Ces magistratures à la fois religieuses et civiles, conférées par le pouvoir politique, ont toujours été en Orient le moyen employé par les grands empires pour se débarrasser de la responsabilité de leurs raïas. Cette existence d’un statut personnel n’avait rien d’inquiétant pour les Romains, surtout dans une ville en partie idolâtre et romaine, où les juifs étaient contenus par des forces militaires et par l’antipathie du reste de la population. Les conversations religieuses entre juifs et non-juifs paraissent avoir été fréquentes à Iabné. La tradition nous montre Johanan ben Zakaï soutenant de fréquentes controverses avec les infidèles, leur fournissant des explications sur la Bible, sur les fêtes juives. Ses réponses sont souvent évasives, et parfois, seul avec ses disciples, il se permet de sourire des solutions peu satisfaisantes qu’il a données aux objections des païens[1].

Lydda eut ses écoles, qui rivalisèrent de célébrité avec celles de Iabné, ou plutôt qui en furent une

  1. Bereschith rabba, ch. xvii ; Bammidbar rabba, iv, x ; Midrasch rabba, sur Deutér., xxviii, 12 ; Talm. de Bab., Bechoroth, 5 a ; Houlin, 26 b ; Baba kama, 38 a ; Talm. de Jér., Sanhédrin, i, 4 ; Baba kama, iv, 3 ; Derenbourg, Palestine, p. 316-317, 322.