Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 5 Evangiles, Levy, 1877.djvu/78

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préceptes sur les aliments et à manger les prémices réservées aux prêtres. Ils ont bien envoyé demander l’autorisation du sanhédrin de Jérusalem ; mais à Jérusalem aussi on est relâché ; on leur permettra tout ; alors il sera facile de les vaincre[1]. « Je prierai Dieu, ajoute-t-elle, de me faire savoir quand ils pécheront[2]. » Puis, à l’heure où Holopherne se croit assuré de toutes ses complaisances, elle lui coupe la tête. Dans cette expédition, elle n’a pas manqué une seule fois à la Loi. Elle prie et fait ses ablutions aux heures voulues ; elle ne mange que les mets qu’elle a portés avec elle ; même le soir où elle va se prostituer à Holopherne, elle boit son vin à elle. Judith vit encore après cela cent cinq ans, refusant les mariages les plus avantageux, heureuse et honorée. Durant sa vie et longtemps après elle, personne n’ose inquiéter le peuple juif. Achior est aussi récompensé d’avoir bien connu Israël. Il se fait circoncire et devient enfant d’Abraham à perpétuité.

L’auteur, par son penchant à imaginer des conversions de païens[3], par sa persuasion que Dieu aime surtout les faibles, qu’il est par excellence le

  1. Judith, xi, 12 et suiv. Cf. Esther, texte grec, interpolation après iv, 17.
  2. Judith, xi, 16-17. Cf. xii, 2, 9, 18-19.
  3. Ibid., xi, 23 ; xiv, 6.