Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 5 Evangiles, Levy, 1877.djvu/90

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

treize ou quatorze lieues de Pella, et les Églises de ces deux localités purent rester longtemps dans des rapports étroits. Sans doute beaucoup de chrétiens, dès le temps de Vespasien et de Titus, regagnèrent la Galilée et la Samarie[1] ; cependant ce n’est qu’après Adrien que la Galilée devint le rendez-vous de la population juive, et que l’activité intellectuelle de la nation s’y concentra.

Le nom que se donnaient à eux-mêmes ces pieux gardiens de la tradition de Jésus était celui d’ébionim ou « pauvres »[2]. Fidèles à l’esprit de celui qui avait dit : « Heureux les ébionim ! »[3] et qui avait attribué en propre aux déshérités de ce monde le royaume du ciel et la propriété de l’Évangile[4], ils se faisaient gloire de leur mendicité, et continuaient, comme la primitive Église de Jérusalem, à vivre d’aumônes[5]. Nous avons vu saint Paul toujours préoccupé de ces pauvres de Jérusalem[6], et saint Jacques prendre

    cf. p. xvii, xviii, xix) identifie notre Kokaba avec Ktébé ou Koteibé. On pourrait aussi songer à Hibbé, à deux lieues au sud de Ktébé. Voir les cartes de van De Velde et de Wetzstein.

  1. Voyez ci-dessus, p. 25.
  2. En grec πτωχοί. Voir Vie de Jésus, p. 189, 13e édit. et suiv.
  3. Matth., v, 3 ; Luc, vi, 20.
  4. Matth., xi, 5 ; Luc, iv, 18.
  5. Épiph., xxx, 17.
  6. Gal., ii, 10 ; Act., xi, 29 ; Rom., xv, 25, 26.