d’écrits qu’on appela plus tard le Nouveau Testament,
par opposition à l’Ancien. Cette seconde Bible,
dont Jésus fut l’inspirateur, bien qu’il ne s’y trouve
pas une ligne de lui, était loin d’offrir un canon
arrêté ; beaucoup d’opuscules, plus ou moins pseudépigraphes,
étaient admis des uns, repoussés des
autres. Les écrits nouveaux étaient encore peu répandus,
inégalement lus[1]. La liste n’en était pas tenue
pour close, et nous verrons divers ouvrages, tels
que le Pasteur d’Hermas, prendre place à côté des
écrits déjà consacrés, sur un pied d’égalité. Néanmoins
l’idée d’une révélation nouvelle était déjà
pleinement acceptée. Dans la prétendue « deuxième
Épître de Pierre », les épîtres de saint Paul sont placées
parmi les « Écritures[2] », et ce n’était pas la
première fois qu’une telle expression était employée[3].
Le christianisme avait ainsi son livre sacré, recueil admirable qui devait faire sa fortune dans les siècles
- ↑ Ainsi l’auteur des Actes, disciple de Paul, ne connaît pas les épîtres de Paul. L’auteur des épîtres à Timothée et à Tite ne connaît pas les Actes. Luc ne connaît pas Matthieu, et l’auteur des écrits johanniques semble faire abstraction de tous les autres écrits du Nouveau Testament.
- ↑ II Petri, iii, 16.
- ↑ Epist. Barn., 4 (passage qui peut cependant se rapporter à IV Esdr., viii, 3). V. Vie de Jésus, p. lv, note. Cf. I Tim., v, 18. Théophile d’Antioche, le Canon de Muratori, Irénée nous présentent l’idée d’un second canon clairement arrêtée.