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étaient montrés, même aux païens[1]. Les voyages à ces lieux sanctifiés par Jésus et les apôtres commencent dès les premières années du iiie siècle[2], et remplacent les anciens pèlerinages au temple de Jéhovah. Quand saint Paul mène une députation de ses Églises à Jérusalem, c’est au temple qu’il les mène ; sûrement, dans son idéalisme, il ne songea ni au Golgotha ni à Bethléem. Maintenant, au contraire, c’est la vie de Jésus que l’on cherche à retrouver, c’est une topographie évangélique que l’on crée. On connaissait l’emplacement du temple, et, à côté de cet emplacement, on révérait la stèle de Jacques, frère du Seigneur et martyr[3].

Les chrétiens recueillirent ainsi les fruits de leur sage conduite pendant l’insurrection de Bar-Coziba. Ils avaient souffert pour Rome, leur persécutrice[4]. Ils trouvèrent, au moins en Syrie, le prix d’une fidélité

  1. Origène, Contre Celse, I, 51.
  2. Eusèbe, H. E., VI, xi, 2 ; saint Cyprien, Épist., 75. Cf. Eusèbe, Démonst. évanq., VI, 18 ; VII, 2 ; Itinéraire de Bordeaux ; saint Cyrille de Jér., Catéch., xvii, 16 ; saint Jérôme, Epist. ad Marc., 17 (44) a, Opp., IV, 2e part., p. 545 et suiv.
  3. Hégésippe, dans Eus., H. E., II, xxxiii, 18. La stèle pouvait se trouver sur la pente occidentale du val de Cédron, hors du grand mur de soutènement, au lieu qui est aujourd’hui couvert de tombes musulmanes.
  4. Μὴ βουλομένους κατὰ Ῥωμαίων συμμαχεῖν. Eus., Chron., à l’année 17 d’Adrien.