par de pressantes objurgations contre les juifs[1], le livre était fait pour édifier de pieux fidèles ; mais le temps des grands succès en fait de fraudes canoniques était passé ; déjà une haie assez forte entourait le volume sacré et empêchait d’y insérer furtivement des compositions nouvelles. Le livre ne fut reçu que dans des fractions très-restreintes de l’Église[2]. Cependant, comme il était tout à fait chrétien et antijuif, il ne participa point à la réprobation dont l’Église grecque frappa la littérature juive apocryphe et judéo-chrétienne. On continua de le copier, et l’original grec se conserva en un bon nombre de manuscrits[3].
Un bien plus précieux défenseur que l’Église acquit vers le temps où nous sommes[4] fut le philosophe Justin, de Néapolis[5] en Samarie. Son père Priscus ou son grand-père Bacchius appartenaient sans doute à
- ↑ Voir surtout Lévi, 14.
- ↑ Origène, Homélie xv sur Josué, 3 ; Stichométrie de Nicéphore (Credner, p. 243). Les Arméniens du moyen âge l’admettaient parmi les livres deutéro-canoniques. Vartan Vartabed, dans Journ. asiatique, févr.-mars 1867, p. 193.
- ↑ Il ne fut connu de l’Occident qu’au moyen âge par les soins de Robert Grosse-Tête, évêque de Lincoln. Matth. Paris, aux années 1242 et 1252.
- ↑ Justin, Apol. I, 31 ; Dial., 1 ; Épiphane, hær. xlvi, 1 (texte fautif) ; Eusèbe, H. E., IV, viii, 3 ; Zonaras, XI, 24 ; XII, 1.
- ↑ L’ancienne Sichem, aujourd’hui Naplouse.