timent de critique ; il admet les interpolations les plus
évidentes[1]. Ses applications messianiques des textes
de la Bible sont du plus complet arbitraire et fondées
sur les erreurs des Septante[2]. Son livre assurément
ne convertit pas un seul juif ; mais, dans le sein du
catholicisme, il fonda l’exégèse apologétique. Presque
tous les raisonnements de cet ordre ont été inventés
par saint Justin ; on n’y a plus guère ajouté après lui.
Inutile de dire que la scission entre le judaïsme et le christianisme apparaît dans ce livre comme absolue. Le judaïsme et le christianisme sont deux ennemis occupés à se faire tout le mal possible[3] La Loi est abrogée ; elle a été toujours impuissante à produire la justification. La circoncision, le sabbat non-seulement sont des choses abolies, ce ne furent même jamais de bonnes choses. La circoncision a été imposée par Dieu aux juifs en prévision de leurs crimes contre le Christ et les chrétiens : « Ce signe vous a été donné afin que vous soyez séparés des autres nations et de nous-mêmes, et que vous souffriez seuls ce que vous souffrez maintenant avec justice,