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CHAPITRE XXII.


L’ASIE ORTHODOXE. — POLYCARPE.


Bien que déjà ébranlée par l’esprit sectaire, l’Asie n’en continuait pas moins d’être, après Rome, la province où le christianisme était le plus florissant. C’était le pays le plus pieux du monde[1], le pays où la crédulité offrait aux inventeurs de religions nouvelles le champ le mieux préparé. Devenir dieu était là chose très-facile[2] ; les incarnations, les tournées terrestres des immortels passaient pour des événements ordinaires[3] ; toutes les impostures réussissaient. On était plein encore des souvenirs d’Apollonius de Tyane ; sa légende grossissait tous les jours[4]. Un auteur qui prit le nom de Mœragène en écrivit des récits merveilleux[5] ;

  1. Voir Saint Paul, ch. xiii.
  2. Lucien, Alexander, 9 ; Peregrinus, 28.
  3. V. Saint Paul, p. 44 et suiv.
  4. V. les Évangiles, p. 408.
  5. Philostrate, Apol., I, iii, 2 ; Origène, Contre Celse, VI, 41.