Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 6 Eglise chretienne, Levy, 1879.djvu/45

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qui fut nommé par Adrien intendant des travaux pour la reconstruction d’Ælia, connut à Jérusalem les disciples des apôtres, et, frappé de leur piété et de leurs miracles, se fit baptiser. Mais le changement des mœurs ne suivit pas celui de la foi. Aquila était adonné aux folies de l’astronomie judiciaire[1] ; chaque jour il tirait son horoscope ; il passait pour un savant de premier ordre en ces matières. Les chrétiens voyaient de telles pratiques de mauvais œil ; les chefs de l’Église adressèrent leurs remontrances au nouveau confrère, qui n’en tint aucun compte et se

    Priscille (Act., xviii, 2), et avec Théodotion (Épiph., De mens., 17), qu’Irénée qualifie Aquila de Ποντικός et que saint Épiphane le fait naître à Sinope. Le Sifra a pu suivre une donnée créée par les chrétiens. Le αὐτοῦ πενθερίδην de saint Épiphane, qui ferait d’Aquila le beau-père, le gendre ou du moins un allié d’Adrien, a aussi son écho dans Midrasch Tanhouma (sect. Mischpatim, init., p. 26 b, édit. Amsterdam). Selon certains critiques, cette prétendue parenté viendrait d’une confusion avec l’Aquila du roman des Reconnaissances (VIII, 7 et suiv.), lequel est censé frère de Clément et membre de la famille flavienne. On ne sait comment se retrouver dans ce dédale d’erreurs, rendu inextricable par les confusions entre Aquila, Onkelos, Clément, Cléonyme, Calonyme. En tout cas, jamais parent d’Adrien n’a pu porter le nom d’Aquila. Pour les traditions talmudiques relatives aux rapports entre Adrien et Aquila, voir Talm. de Jér., Hagiga, ii, 1 ; Grætz, Gesch. der Juden, IV, 2e édit., p. 443, note.

  1. Ce trait convient bien à un homme de l’entourage d’Adrien, lequel était immodérément livré à ces vanités. Ammien Marcellin, XXV, 4 ; Spartien, Ælius Verus, 3.