de là venaient les hommes qui se lançaient le plus hardiment dans les nouveautés : l’auteur du quatrième Évangile, Cerdon, Marcion, Praxéas, Noétus, Apollinaire d’Hiérapolis, les aloges, qui, pleins d’aversion pour l’Apocalypse, le millénarisme, le montanisme, donnaient la main au gnosticisme et à la philosophie. Des exercices spirituels, disparus ailleurs, continuaient de vivre en Asie. On y possédait des prophètes, un certain Quadratus, une Ammia de Philadelphie[1].
On se glorifiait surtout d’un nombre considérable de martyrs et de confesseurs[2]. L’Asie Mineure vit de nombreuses exécutions, en particulier des crucifiements. Les différentes Églises s’en faisaient gloire, prétendant que la persécution est le privilège de la vérité ; ce qui était contestable, puisque toutes les sectes avaient des martyrs[3]. Par moments les marcionites et les montanistes en eurent plus que les orthodoxes. Aucune calomnie alors ne coûtait à
- ↑ Eusèbe, H. E., III, 37 ; V, 17.
- ↑ Méliton, dans Eusèbe, H. E., IV, xxvi, 3, 5, etc. ; Polycrate, dans Eus., H. E., V, ch. xxv (notez le nombre des évêques qualifiés martyrs). Cf. Eusèbe, H. E., V, xix, 3.
- ↑ Anonyme contre les cataphryges, cité par Eus., V, xvi, 12, 20, 21, 22 ; Apollonius, dans Eus., V, xviii, 5, 6 et suiv. ; Eusèbe, De mart. Pal., x, 2 ; Actes de saint Pione, 11 (Acta sinc., p. 145) ; Conc. de Laodicée, ch. ix, etc. Voir ci-dessus, p. 355, et, dans notre livre VII, les chapitres consacrés au montanisme.