questions, qui s’étaient à peine posées d’abord, commençaient
d’agiter ces Églises. Avec ses idées
de hiérarchie et d’unité ecclésiastique, Polycarpe
devait songer à se tourner vers l’évêque de Rome,
auquel presque tout le monde, vers ce temps, reconnaissait
une certaine autorité pour départager les
Églises divisées[1]. Les points controversés étaient
nombreux ; il semble de plus que les deux chefs
d’Églises, Polycarpe et Anicet, avaient l’un contre
l’autre quelques petits griefs[2]. Un des dissentiments
regardait la célébration de la Pâque. Dans les premiers
temps, tous les chrétiens continuèrent à faire
de Pâques leur fête principale. Cette fête, ils la célébraient
le même jour que les juifs, le 14 de nisan, à
quelque moment de la semaine que ce jour tombât. Persuadés,
selon la donnée de tous les anciens Évangiles,
que Jésus, la veille de sa mort, avait mangé la Pâque
avec ses disciples[3], ils regardaient une telle solennité
plutôt comme une commémoration de la Cène que
comme un mémorial de la résurrection. Quand le christianisme
se sépara de plus en plus du judaïsme, une
- ↑ Irénée, lettre à Victor, dans Eus., H. E., V, xxiv, 16, 17 ; Adv. hær., III, iii, 4.(Eus., IV, 14) Eus., Chron., p. 171, Schœne ; saint Jér., De viris ill., 17 ; Chron. d’Alex., an 158.
- ↑ Μικρὰ σχόντες πρὸς ἀλλήλους. Irénée, dans Eus., H. E., V, xxiv, 16.
- ↑ Saint Hippolyte, dans Chron. d’Alex., p. 6, Paris.