à montrer comment le vieil apôtre a pu mourir sans que l’édifice des promesses de Jésus et des espérances chrétiennes s’écroule pour cela. On commençait à craindre que le privilège sans égal de ceux qui avaient vu le Verbe de vie ne décourageât les générations ultérieures ; déjà on rattachait à une anecdote évangélique ce mot profond que l’on prêtait à Jésus : « Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru[1] ! »
Par les écrits johanniques commence l’ère de la philosophie chrétienne et des spéculations abstraites, auxquelles on avait jusque-là accordé peu de place. En même temps, l’intolérance dogmatique s’accroît déplorablement[2]. Le seul fait de saluer l’hérétique est présenté comme un acte de communion avec lui[3]. Que nous sommes loin de Jésus ! Jésus voulait qu’on souhaitât la paix à tout le monde[4], au risque de saluer des indignes, à l’imitation du Père céleste, qui voit tout du même œil paternel. Et maintenant, on veut créer une obligation nouvelle, c’est, avant de saluer quelqu’un, de s’informer de ses opinions.