Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/109

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longue cérémonie. À la fin de la semaine, il part pour la campagne avec ceux de ses condisciples qui restent pendant les vacances et au nombre desquels est le pauvre Guyomard, qui est un peu mieux, mais dont cependant la maigreur et la pâleur sont effrayantes. Je l’entrevis hier dans les rangs des séminaristes, il fait pitié. Ernest est tout joyeux de le voir un peu moins faible et se flatte que l’air des champs lui sera salutaire. Pendant leur séjour à Gentilly, je vais voir plus rarement notre gros garçon, il est vrai que lors même qu’il resterait à Paris, je serais sans doute obligée de supprimer quelques-unes de mes visites régulières à cause de l’approche de nos prix qui va absorber tous mes instants. Nous sommes convenus qu’il m’écrira la veille chaque fois qu’il devra revenir à Paris, et que, comme toujours, je me rendrai au séminaire, dont je dois connaître le chemin. Notre bon Alain vous a déjà quittée, je pense, ma bonne mère. Combien de fois j’ai gémi de voir que ses malencontreux amis vous auront privés de toute tranquillité pendant son séjour près de vous ! Que de fatigues