Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/136

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d’amour de Dieu, et ceux d’entre nous qui le connaissaient plus intimement peuvent lui rendre ce témoignage. » Le soir même, M. son professeur, qui est actuellement le mien, m’appela pour lui donner divers détails sur ce que je savais de sa vie ; je le satisfis aussi amplement que je le pus, et le lendemain à la sainte-messe, il nous fit à l’Evangile, au lieu d’instruction, le récit abrégé de sa vie et de ses vertus, d’après les quelques détails que je lui avais fournis. Toute la maison en fut édifiée. Le mardi, un service solennel fut célébré en son intention. M. son confesseur, qui est aussi le mien, officia, assisté de tous les membres de la congrégation du Sacré-Cœur, dont il faisait partie, et qui communièrent tous à son intention. C’est ainsi que nous lui avons prouvé notre sincère attachement ; son souvenir vivra longtemps parmi nous, et pour moi, ma chère maman, je n’oublierai jamais le meilleur ami que j’aie jamais eu, après vous, chère maman, et mon frère et ma sœur. Il était pour moi comme un second frère.

J’ai vu aujourd’hui même notre chère Henriette. Sa santé va très bien, et ses affaires