Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/138

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prendre ma revanche. Point du tout : je fus le septième. Alors une sainte fureur s’empare de moi, je fais un dernier effort, et je suis le second en histoire et le premier en version latine et en version grecque consécutivement, tandis que MM. Nollin et Foulon vont complaisamment se placer les onzième, quatorzième, etc. De si rudes coups portés à mes rivaux m’ont reconquis l’excellence, que j’avais perdue par mes revers passés j’ai même un avantage assez marqué sur Henri Nollin, qui me talonne de plus près, car Alfred Foulon s’est un peu laissé enfoncer. Néanmoins, je tremble la fortune est changeante, mes adversaires s’endorment, mais si ce petit Alfred Foulon venait à se réveiller, quels coups de griffes il me porterait ! Il n’y a rien de plus terrible qu’un lion qui s’éveille en colère. Le séminaire vient de faire une perte bien difficile à réparer dans la personne de mon bien aimé professeur de seconde, Monsieur Bessières, que monseigneur l’Archevêque vient d’appeler à un autre ministère. Il vient d’être établi chef des catéchismes de la paroisse de la Madeleine, place de la plus haute importance,