Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/175

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quand je passe par les quartiers où elle demeurait, quand je pense aux agréables entrevues que nous avions ensemble ! Quant à notre cher Alain, je lui ai écrit, il n’y a pas fort longtemps, je reçois aussi de temps en temps de ses lettres.

Vous me parliez dans votre dernière lettre de l’achat d’une soutane, et me demandiez le prix. Ma pauvre chère maman, soyez bien sûre qu’il m’en coûte d’ajouter encore à l’embarras de vos petites affaires ; mais par le fait, j’en ai assez besoin. Celle-ci ira bien encore assez longtemps à l’ordinaire ; mais pour mes visites, elle n’est pas supportable ; d’ailleurs, comme je la porte continuellement, elle a besoin de fréquentes réparations, et alors je suis assez embarrassé. Car encore que je puisse me mettre en redingote, je n’aime pas beaucoup cela. Pour cinquante francs j’aurai une soutane mais je vous avoue qu’elle sera à peine présentable ; il faut y mettre soixante francs au moins pour avoir quelque chose de bon et de propre. Ne vous gênez pas, ma chère maman ; voilà la première de mes recommandations. J’aurai besoin aussi, sans tarder, d’une